Retrouvez mes (futurs) écrits à l'adresse suivante: http://yannickvrolant.weebly.com/
Ce blog reste ouvert et fera désormais office d' "archives" (2007-2013). A très bientôt!
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Je poète plus haut que mon cul,
Histoire de me donner des airs.
Quand je poète, ça sent le vécu
Mais au fond ma vie est un désert…
Je poète pour me donner une contenance ;
Je sais, c’est bouffon et plutôt gonflé.
Je poète pour me donner de l’importance ;
C’est ronflant, pompeux, enflé.
Ma prose ne sentant pas la rose,
J’ai trouvé dans la rime
Le moyen d’embellir certaines choses
Que la vie voudrait crimes.
J’adore ça, poèter en public,
Donner à sentir les moindres secrets
De mon âme impudique,
Faire s’évaporer, comme tirés à l’alambic,
Des vers solitaires au parfum de regret, –
Respirer quelques dithyrambiques critiques…
Ces moments de bonheur me font peur.
On dirait que le Destin est à bout,
Que cet assassin tient à peine debout
Mais je sais: tout ceci est un leurre,
Il reprend son souffle avant son labeur.
Bientôt le malheur me sautera au cou
Et la misère épousant mon dégoût
Me passera la corde au cœur.
Je ne suis pas triste, je n’ai plus peur ;
Je sais les lois de l’existence taboue:
La vie a besoin d’aller voir ailleurs
Et de sans cesse traîner dans la boue
Ses plus bons, ses plus cons, ses meilleurs:
Elle les chasse. Ils mettent les bouts.
Le cul assis dans un vieux pub
De Dublin ou d’ailleurs,
Comme attendant des jours meilleurs,
Un groupe d’anciens, buveurs, rieurs,
Me souhaite la bienvenue au club.
Ces vieux cons paresseux
Sont incroyables de jeunesse,
Pas un seul d’entre eux
Qui jamais ne paraisse
Destiné à rejoindre la grand’messe…
Tous ont faim de boire, sans fin ni finesse,
Et je constate avec paresse
Que la plupart de mes idées noires
Apparaissent puis disparaissent
Au gré des marées noires ;
Elles naissent au dépourvu
Dans cet épais Loch Ness,
Monstres de jamais-vu, –
C’est plus absolu que l'Ivresse,
Les songes que procurent la Guinness…
D’un regard jeté par la fenêtre,
Comme le restant d’une assiette
Trop pleine, un mégot de cigarette,
J’observe la vie paraître.
Je relève la tête et je guette :
Mes yeux clignent,
On/off comme des braguettes.
A l’horizon, une ligne longiligne :
Fidèles au paysage initial,
Défilent sans raison,
Et à l’horizontal,
Des fils dans l’horizon.
J’ai affaire à une partition :
Disposés avec soin et passion,
Pareils à des notes dans le lointain,
Siègent quelques oiseaux incertains.
J’observe la vie apparaître
Et dans mon for intérieur,
Je me répète qu’à part être,
Il n’y est rien de supérieur
Que je puisse, peut-être,
Espérer recueillir ailleurs…
(Wexford, mardi 19 mars 2013)
Qu’êtes-vous devenue
Vous l’inconnue que j’ai tant connue,
Vous que j’ai vu nue,
Vous que j’ai retenu
De manière saugrenue
Lorsque, d’un coup de massue,
Me tombant dessus,
Vous me fîtes tomber des nues,
M’annonçant votre déconvenue ?
Qu’êtes-vous devenue,
J’ose à peine l’imaginer, –
Le premier venu, le premier benêt,
Rencontré sur la première avenue,
Sera-t-il parvenu à deviner
En vous la femme déçue
Et par-là même à ruiner
Nos plus belles années
Désormais nulles et non avenues ?
Inspiré des musiques de Serge Gainsbourg...
Tandis que je m’introduis dans la fente
Vaginale de la belle et jeune éléphante
Vénale, je l’entends qui vagit et se lamente
De manière fort élégante…
Je trempe ma trompe détrempée
Entre ses trompes de Fallope:
Tant pis s’il te faudra ramper,
Fallait pas me chercher, petite salope…
Puis, en un clin d'œil, un éclair,
Me voici dans l'œil du cyclone,
D'abord elle tempête puis obtempère
Et se laisse faire, pauvre conne…
Tandis que je m’insère dans le brûlant insert
Je sens le cyclope se resserrer, m’enserrer,
Et décide, perplexe, de laisser macérer
Un instant mon sexe parmi ses viscères…
Lorsqu’enfin, semblable à Moïse,
S’écarte devant moi l’amère
Rougeur de l’orifice intérimaire,
Je m’enfonce dans la mouise…
Sans même mettre de gants,
Lentement j’augmente
Le rythme éreintant et fatigant
Des va-et-vient qui pigmentent
De brun mon long pinceau :
J’en pince pour ce pachyderme,
Je crois bien que je suis un brin sot,
Au point de l’avoir dans l’épiderme…
Puis soudain, en pleine sodo,
J’appuie sur la détente – soubresaut ! –
De mon pistolet à eau :
Y a comme un blanc puis au dodo…
(2013)
Il n'y est, de par la terre entière, je crois,
Que deux ou trois endroits
Où je me sente à l'endroit, tel un roi
A la place de choix qui lui échoie:
Ce sont nulle part, ailleurs et hier, --
Dieu ne m'a pas laissé le choix
Et mon âme fière et lasse et sincère
Sans cesse erre, hélas, hors-frontières...
Mais j'aime l'Irlande, verte et généreuse,
Qui sans un geste offre au visiteur
Sa part de nulle part, sa part d'ailleurs,
Comme le sourire d'une femme heureuse
Vous transporte soudain
Hors du temps fossoyeur,
Hors du morne quotidien,
Loin des dieux voyeurs.
Sur le divan de ses vertes landes
Désertes, l'on peut voir la belle Eire
Prendre la pose et des airs
De diva divine à la Judy Garland.
Il n'y est sur terre qu'un seul endroit,
-- Il ne saurait y en avoir deux pareils --
Où je me sente véritablement moi:
Lorsque mon âme rêveuse appareille,
C'est pour l'Irlande qu'elle prend son départ:
Perle perdue au milieu de nulle part,
Dont la splendeur merveilleuse annule le soleil,
Perle grisâtre à nulle autre pareille...
(Le 3 mars 2013, Sky & The Ground pub, Wexford)
C’est un phénomène curieux,
Pour le moins mystique,
Quelque chose d’amoureux
Mais en moins pathétique,
Une sorte de petit coït
A l’acoustique mélancolique
Qui accompagne mes cuites
De son rythme mélodique ;
C’est rieur et joyeux et magnifique
Quand les violons s’envolent
Dans leurs envolées lyriques
Avec une déconvenue frivole !
C’est rieur et joyeux et magnifique
Quand les bodhráns rigolent
Et frappent du sceau de l’onirique
Nos cœurs gonflés d’alcool !
D’ordinaire abruties,
Mes oreilles en pincent,
Tiquent et s’excitent
Chaque fois que retentit
La musique d’un de ces princes
D’âme Celtique…
(2013)
Tue-t-on le temps en baisant
Ou est-ce le temps qui nous baise ?
Tue-t-on l’Amour en le faisant
Ou ne sont-ce là que foutaises ?
A-t-on besoin d’un passe-temps
Quand il se passe de lui-même ?
Peut-on se passer pour autant
De bon temps, se dire « je t’aime » ?
A-t-on besoin d’amour ?
A-t-on besoin d’avenir ?
A-t-on besoin toujours
De vouloir tout prévenir ?
Ai-je besoin de ton sourire
Pour me sentir être ?
Ai-je besoin de te mentir
Pour me sentir traître ?
(2013)