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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 15:08

En instance de divorce

Avec l'existence,

J'annonce et j'amorce

Une vague de démence.

 

La vie c'est du morse

Codé dans l'urgence,

Une signification retorse

En constante résurgence.

 

Vous aurez beau gratter l'écorce,

La substance de ma stance,

Y aller de toutes vos forces,

La mystique conservera sa distance...

 

D'aucuns verraient la vie en rose,

Moi c'est en vers

-- et contre tous, j'espère, --

Que j'ose en asseoir la prose:

 

La vie est là qui pose et se lèprose

Telle une vierge en érection,

Syphillique nécrose,

Aphrodisiaque résurrection.

 

Nostalgique à l'excès,

La nécrophilie pour antalgique,

Je crève l'abcès:

 

Mille fois biaiser, baiser

Les morts magnifiques

De ma mémoire désabusée!

 

(2011)

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 13:09

Je ne sais pas ce qui m’arrive.

Je me sens si soudain solidaire

D’un monde charriant sa dérive

Bien plus solitaire que salutaire.

 

Je noie mes quelques certitudes,

Dans un flot de doutes ivres ;

Non sans une certaine lassitude

De ne vivre que dans les livres,

 

Je me demande inquiet

A quelle lutte je me livre,

Je me demande inquiet :

Atteindrais-je l’une des rives ?

 

La Gauche ? La Droite ? Un quai ?

Qu’importe pourvu que j’écrive !

N’en déplaise aux banquiers,

Jamais –j’admets— je ne me prive.

 

N’ayant rien demandé de la Vie,

Je m’y invite comme au Banquet,

Sans même demander leur avis,

A tous ces philosophes manqués

 

Des comptoirs de bois laqué,

Sur lesquels ils couchent,

Comme sur une feuille d’or plaqué,

Tout ce qui les touche,

 

Tout ce qu’il faudrait changer:

Ils refont le monde à leurs idées,

Au fond l’Espoir n’a pas changé

De Quand– il s’est juste oxydé.

 

Comme la peur profonde et intuitive,

De voir nos lendemains paralysés,

Le vertige humain – cela lui arrive,

Recéle aussi quelques nausées.

 

Elles vous gâchent l’existence,

Elles empêchent d’avancer,

Vous plongent dans l'Instance,

Dont on ne peut se dépêtrer,

 

Car au fond c’est dans l’urgence,

De sables émouvants,

Que vous êtes englués;

 

Et faire preuve de résistance,

Serait un mouvement –

Un de trop – qui vous tuerait.

 

(2010)

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 13:06

 

A Hélène.

 

Par ma seule fenêtre sur le monde,

Je regarde les flots condensés,

Des flocons dansant à la ronde,

En une ritournelle cadencée.

 

Je ne leur laisse pas même la chance,

D’une unique et mince seconde,

Et fixe déjà la grande échéance,

A ce ballet de nuées qui se fondent.

 

J’annonce déjà avec véhémence,

Des vérités qui se confondent ;

Je trouve ridicules ces errances,

De la Solitude profonde...

 

Quelque chose manque à cette danse.

Quelque chose manque à la transe.

Ô ! Cette cruelle et atroce souffrance,

De te savoir si loin de moi – en France…

 

(2010)

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 12:37

I

 

Quand au soir, le ciel rose,

Lentement se nécrose ;

Que ses veines implosent,

En un bleu équimose ;

 

Qu'au dehors la pluie tombe –

Mon cœur entame une psychose,

Mettant en scène une hécatombe ;

Pur produit de sa névrose :

 

Il s’imagine encerclé de tombes,

Au milieu de mille mondes,

Cercueils immobiles et immondes,

Qui le font battre en trombe ;

 

II

 

Drapé dans le linge sale,

D’une sagesse banale,

Morbide et livide linceul,

Qui le laisse ici seul,

 

Le poète devient avide,

De connaissances stupides,

Et se met à l’étude,

De la profonde Solitude ;

 

Il en oublierait presque,

Toute sa sollicitude,

Qui jadis, ou presque,

Faisait son attitude :

 

Où sont passés ses certitudes,

Ses espoirs et ses causes ?

Où est passée sa béatitude,

En tout état de cause ?

 

Il n’est plus qu’un désert aride,

Une âme vieillie, pleine de rides,

Sur laquelle plus rien ne pousse,

Acariâtre, résigné que plus rien ne pousse !

 

Où sont, chez ce maldisant,

La Rage et l’Amour,

Qu’épousent soit disant,

A jamais, et pour toujours,

 

Les cœurs des amants enlacés ?!

Apparemment divorcés ;

Lassés d’avoir à se forcer,

Ils en ont eu assez ;

 

Ecœurés d’avoir à se mentir,

Pour pouvoir vivre en paix ;

Apeurés d’avoir à se repentir,

Pour pouvoir mourir en paix,

 

III

 

En de tels instants de Dégoût,

Mon âme se fait l’écho

Du mal-être qui me secoue ;

Et transforme mon égo

 

En un caniveau sombre

– Plus sombre encore

Que le monde des Ombres –

Où coulent les corps

 

De mes désirs gisants ;

Morts, flottant en surnombre,

Sur ce fluide énergisant,

Ce Styx qu’encombre,

 

La carcasse de rats morts,

Le moindre de mes remords.

Mon âme n’est plus si rose,

Elle pue ! et se décompose !

 

Dans ses immenses filets,

Cet égout voit défiler,

Le flot salin de mes larmes

Sur les tréfonds de mon âme :

 

Elles cherchent à rincer,

Ce qui a été sali,

Frottant jusqu’à la faire grincer,

La surface impolie,

 

Ecumant mes torts,

Comme du petit lait.

Ecoutant mes morts,

Jusqu’aux plus laids !

 

(2010)

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