Dans la ville lumière,
Les livides visages se sont éteints,
Comme pour laisser à la pierre,
Tout le prestige de son teint;
Dans la ville lumière,
Les regards se font hautains,
Et figent dans la pierre,
Jusqu'aux plus grands destins;
Dans la ville lumière,
Plus rien, ou presque, ne brille,
Sinon peut-être l'Enfer,
Dormant son soûl dans chaque pupille,
Dans la ville lumière,
Plus rien, ou presque, ne brille,
Si ce n'est peut-être la perle amère,
De tes larmes qui chutent en vrille;
Car enfin, dans la ville lumière,
Personne n'ose-t-il,
Personne n'ose taire,
Cette messe austère et hostile,
Résonnant à tort et à travers
A chaque coin de rue: personne n'ose-t-il?
Fendre la glace, dans la ville lumière:
Personnes hostiles! Personne n'ose-t-il?!
Quelle tristesse quand tout n'est plus que cendre!
Grisâtre, noirâtre, suffoquante poussière,
Que l'on voit à chaque jour descendre,
En ombres sur ton soleil, ville lumière!
Quelle panacée de te voir ainsi,
Et pourtant rien d'anormal,
Lorsque l'on se nomme "Paris",
A devoir souffrir la peine capitale!
Tu es belle, bel et bien morte,
Et l'on t'enterre à chaque jour!
C'est ainsi que l'Humanité avorte,
De ce qui fût son plus bel amour...
(2010)