Je poète plus haut que mon cul,
Histoire de me donner des airs.
Quand je poète, ça sent le vécu
Mais au fond ma vie est un désert…
Je poète pour me donner une contenance ;
Je sais, c’est bouffon et plutôt gonflé.
Je poète pour me donner de l’importance ;
C’est ronflant, pompeux, enflé.
Ma prose ne sentant pas la rose,
J’ai trouvé dans la rime
Le moyen d’embellir certaines choses
Que la vie voudrait crimes.
J’adore ça, poèter en public,
Donner à sentir les moindres secrets
De mon âme impudique,
Faire s’évaporer, comme tirés à l’alambic,
Des vers solitaires au parfum de regret, –
Respirer quelques dithyrambiques critiques…