Le Poète mots dit...

L'Amour est une volée d'escaliers,
Qu'il appartient à tous d'emprunter,
Un petit pas pour l'homme, un grand pour l'Humanité,
Jamais il ne cessera de monter,
Et mieux vaut ne pas trébucher,

Seulement de nos jours, peu sont ceux,
Qui se trouvent être à la hauteur,
Du désir amoureux,
Etincelant de toute sa splendeur,

Et ils sont nombreux qui préférent l'ascenseur,
Moins usant, plus rapide,
Séduisant, à plusieurs,
Moins d'efforts, c'est stupide,

Ascension superficielle, mécanique,
Nous sommes pris au piége de l'Amour lubrique,
Paralysés dans cette prison dorée,
Cage d'ascenseur ou d'escaliers,

Nous sommes autant d'oiseaux qui rêvons de Liberté,
Mais je crains que cet étage ne soit pour nous le dernier,
L'ultime souffle de notre idylle bonne à enterrer,
Car bientôt les portes d'acier vont s'écarter,

M'offrant la promesse d'un bel avenir,
Il me faudra alors partir,
Cette nouvelle chance, la saisir,
Pour continuer éternellement de me rire,
Du meilleur,de toi, comme du pire...

(2009)

Le Monde est fait de voyages,
De terres sans âge aux nouveaux visages,
D’hommes sages,
Et de gens de passage,

Dans sa marche infinie,
L’Homme a presque tout détruit,
Créant des frontières entre terre et mer,
Entre aujourd’hui et hier,

J’ignore de quels droits pieux,
L’homme s’est fait maître des lieux,
Et si de la Terre,
Dieu est le père,

Il aura peine à reconnaître cet enfant défiguré,
Par tant d’années d’une inhumaine humanité,
Jadis Paradis vivant et enchanté,
Désormais Enfer en chantier,

Pourquoi chercher toujours plus loin,
Quand nous n’en avons pas besoin ?
Pourquoi vouloir aller toujours plus vite,
Quand nous n’avons pas de limites ?

L’homme n’a toujours pas compris,
Qu’il existe en son sein,
Une terre sans frontières, ni pays,
Sans couleurs, ni saints,

Une terre où les souvenirs existent ailleurs que dans les magasins,
Où les substances illégales sont les idées de demain,
Que les douaniers de la Morale saisissent à la frontière,
Entre le réel et l’imaginaire,

Entre le corps qui n’est qu’un décor,
Une scène aux milles artifices,
Et l’esprit, ce grand acteur,
Caché dans les coulisses de notre belle peau lisse,

L’esprit n’a pas de prix,
N’avez-vous donc pas compris,
Que seuls les cons prient ?
Car l’Enfer comme le Paradis,

Est dans chacune de nos vies,
Bien malheureux le simple d’esprit,
Car les portes de son propre Paradis,
Se sont refermées sur lui,
Sans même qu’il l’ait compris…

Celui qui s’est épris de Religion,
Est en proie à toutes sortes de Démons,
Nous sommes notre propre Créateur,
Et la foi une excuse pour qui a peur,
De ne pas être à sa propre hauteur…

(2009)

Je jette l'encre sur le papier,
Profondeur abyssale où je n'ai pas pied,
Je léve l'ancre pour le pays des Paralléles,
Et déjà la plume me donne des ailes,

L'écriture est la morphine de l'Esprit torturé,
L'ombre de la Pensée ensoleillée,
Le manteau doux et chaud que revêtent nos Idées,
Un écrin divin qui renferme la perle de l'écrivain inspiré,

L'écriture est le fruit de notre Arbre génial et logique,
Le raisin de notre Raison,
Un trait d'union entre ici et l'horizon,
Un pays sage aux paysages magnifiques,

L'écriture est une toile,
Où les couleurs sont des mots,
Une nature morte recouverte d'un voile,
Un chef d'oeuvre immortel,né au tombeau,

L'écriture est la parole de l'âme,
Et à qui sait écrire,son esprit sait parler,
L'écriture est la plus belle des dames,
Et seul le poéte a le pouvoir de l'épouser...

(2009)