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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 23:00

A bibi, nono, pom pom et flo.

 

En un éclair furtif,

Une griffe d'or vif,

Ecorche la chair nuageuse,

De la grande ténébreuse.

 

Comme une déclaration de guerre fracassante,

Une goutte de sang, où se mêle le fer,

Coule dans la torpeur enivrante,

Du céleste cimetière.

 

Un saule-pleureur lumineux,

Entame sa sombre descente,

Dans l'enfer bourbeux,

De la nuit tombante.

 

L'odeur de la poudre,

Les pétards qui fusent,

Parodiant la foudre,

Pour les yeux qui s'amusent

 

De ce spectacle incongru,

Ce spectacle de rue,

Où tout le monde se rue,

Guettant l'ivresse des grands crus.

 

L'air chaud se fait secousse,

Un flot d'éjaculations phosphorescent,

Où des arbres de lumière poussent,

Et se meurent en un instant.

 

Une pluie lumineuse,

S'abat sur la terre,

Lucioles monstrueuses,

Fausse-couche stellaire,

 

Ayant toute la splendeur,

De l'étoile filante,

Ainsi que la gracile lenteur,

D'une plume hésitante.

 

Métaphore filée, incessante,

De nos désirs indécents,

Qui font s'envoler nôtre âme filante,

Avant que de l'immoler au firmament.

 

Implosion de nos rêves polymorphes;

Voici que leurs incandescentes viscéres,

Viennent joncher la terre amorphe,

De notre enfance, de ses hiers.

 

Grouillante, ondulante, sifflante,

Pareille à un nid de vipères,

La foule visqueuse s'enchante,

De ce ballet de lumières;

 

Les badauds sont en transe,

Et de ce spectacle ahurissant,

Le poète cynique note l'essence,

Dans son carnet grandissant.

 

Parabole existentielle,

Où tout se résume,

Ecrite dans le ciel,

A l'encre de notre amertume,

 

C'est accompagnés de nos femmes

Et de nos fils,

De nos plus grands drames,

Et de leurs sévices,

 

Qu'ensemble, à l'unisson,

Aux pieds de l'immensité céleste,

Nous nous réunissons,

Afin d'assister au spectacle infeste,

 

Qu'est l'improbable extinction,

D'une race d'êtres explosifs,

Fauchés en pleine ascencion,

Ecorchés, égorgés vifs!

 

Hommes! C'est nôtre propre histoire,

Qui défilent ici sous nos yeux,

Avec pour toile de fond le manteau noir,

Que revêtent en ce soir les cieux!

 

S'élever! Faire du bruit!

Eclater au grand jour!

Goinfrer l'Ennui,

De nos ambitions d'un jour!

 

Briller!

Resplendir!

Illuminer!

Eblouir!

 

Puis retomber lâchement,

Comme un vil désir,

En larmes d'or et d'argent:

S'en retourner à la Terre pour y mourir,

 

Au terrible grand plaisir,

De milliers d'inconnus,

Témoins dont le seul loisir,

Est d'observer la Mort nue,

 

Venue se dévêtir,

Pour mieux nous séduire;

Venue nous divertir,

Pour mieux nous détruire.

 

S'en retourner à la Terre pour y nourrir,

Le souvenir et la mémoire,

De ceux qui sont notre tombe et notre avenir:

Tous ces vivants, vivant dans le Noir,

 

Pendant ce temps nos vies se consument,

A mesure que l'on consomme;

Nôtre existence est un feu d'artifices:

Sa seule magie tient à l'amour du factice...

 

(2010)

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 19:17

Je suis une putain parmi tant d'autres,

Et si vous avez assez d'argent,

Mon lit sera le vôtre,

 

A moins que, sans équivoque,

Vous me donniez un peu de votre temps,

Cette si somptueuse breloque,

 

Qui constamment nous pend,

Au nez, au cou comme la corde,

D'un pendu qui gigote agonisant,

 

A la manière d'un carillon luisant,

De pendule monocorde,

Monotone et bruyant.

 

Le Temps, n'est pas cet éternel séducteur,

Qui en chacun de nous,

S'attarde, ne serait-ce qu'une heure,

 

Pour tirer son pauvre petit coup,

Foutre le camp, filer, fuir le bonheur,

Et se tirer illico loin de nous,

 

Non: le Temps est un fidèle client,

Il passe chaque jour,

M'apportant son lot de présent;

 

Il n'est pas comme tous ces habitués,

Lui me traite avec amour,

Mais il finira bien par me tuer.

 

L'ennui c'est que les années passent,

Elles défilent sur le trottoir,

Comme ces filles lasses à défaut d'être classes,

 

Les années courent toujours,

Il semble déjà trop tard,

Pourtant l'amour m'a pris de court,

 

L'un de ces samedis soir,

Que le Temps m'a fait la cour,

Avant de s'asseoir:

 

Il s'est mis à me caresser,

De la tête aux pieds,

Il s'est mis à paresser,

 

Ne semblait plus vouloir bouger,

Paressait dépassé, je l'épiais,

Il restait là, immobile, figé,

 

Comme apaisé d'avoir baisé,

A l'apogée de ses sens,

Complaisant, il se taisait,

 

Je suis une putain parmi tant d'autres,

Et si vous aviez un tant soit peu de jugeote,

Vous comprendriez que mon lit est aussi le vôtre,

 

Celui du monde où se vautrent,

Toute une tripotée d'affreux apôtres,

Lâches rejettant sur nous leur seule faute...

 

(2010)

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 18:48

Drapée de noir ou de lumière,

Elle couve les siècles incontinents,

De ses tendres regards maternels,

 

La sublime dame de pierre,

Qu'adorent mille autres continents,

Amoureux et amants éternels,

 

De l'immense beauté de fer,

Aux reflets argentés, lanscinants,

Ondoyants comme ceux d'une lune nouvelle.

 

Ce qu'elle a dû connaître d'hiers!

Et son regard d'azur si fascinant!

Combien de secrets recéle-t-elle,

 

En sa crypte millénaire,

Dissimulés dans le néant,

Des méandres de l'Eternel?

 

Un seul véritable mystère:

Celui du Temps séducteur, mystique fainéant,

Qui semble caresser d'une main fort frêle,

 

Le visage altier que rien n'altère.

Charmé, l'acharné va tout flânant,

Baiser de ses lèvres de dentelle,

 

La bouche et les paupières,

De celle qui en fît son manant:

Ô Nôtre-Dame, qui êtes si belle!

 

(2010)

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 17:20

Le 19/06/10,

Un nombre estimé

de X Y.V.s

Ont déjà vécu, existé, respiré.

 

Combien vivront encore?

Et jusqu'à quand?

Impossible à prédire,

Impossible à prévoir.

 

Et dire qu'il existe déjà,

Le Y.V. qui mourra,

Sera-t-il jeune?

Sera-t-il seul?

 

Qu'aura-t-il fait de sa vie

à part se plaindre, rire, chanter,

lire, écrire, boire et baiser?

Que diable aura-t-il fait?

 

Cela lui aura-t-il plu?

Recommendera-t-il la vie

à ceux restés nantis dans l'Ether?

Leur recommendera-t-il la Terre?

 

Je ne crois pas.

Les gens se sont montrés trop cons.

Et méchants surtout.

Ils ont gâché la fête.

 

Tant pis pour eux.

Ils finiront seuls

à se morfondre

et c'est bien fait.

 

(2010)

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 14:10

A toutes celles que je n'ai jamais osées,

A toutes celles que je n'oserais probablement jamais...

 

L'égo est un jeu de construction/destruction,

Basé sur le modèle de l'Amour,

On (s')invente, on (se) fabrique, on (s')imbrique sans grande conviction,

En espérant toujours que viendra un beau jour,

 

Où l'on finira par trouver mieux,

L'ennui c'est que l'on se fait vite vieux,

Alors faute de mieux, ou par opiniâtreté,

L'on souscrit une carte de fidélité.

 

Fidèle, nous le sommes par mauvaise foi,

Entêtement, habitude,

Ou manque de confiance en soi,

 

L'on rêve tous de péter dans la soie,

Mais la vie est bien trop rude,

Bien trop prude pour nous laisser faire ça...

 

(2010)

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 13:09

C'est ma foi fort regrettable,

Mais parmi les plaisirs de la table,

Figure le désir insatiable,

De se montrer insociable.

Il ne semble pas y avoir d'âge,

Pour les doux commérages,

C'est là le pêché mignon,

De toute génération,

Que ce soit à l'heure du fromage,

Où que l'on joue aux rois mages,

Les convives rapaces font étalage,

De leur somptueux ramage.

L'on se coupe mutuellement l'appétit,

A coups de piques et de répartie,

L'on cherche, mais en vain,

A étancher notre soif de potins potaches,

"-A défaut de prendre du bon temps ou du potage,

Vous reprendrez bien un peu de bon vin?"

Et l'on boit, et l'on mange, l'on rit jaune,

De tous les coins de la tablée se jalonnent,

Les bouteilles vides et les sourires choisis:

L'hypocrisie coule en lieu de l'ambroisie.

Et l'on se saoûle du divin nectare,

"-J'ai fait construire une maison sur plusieurs hectares."

"-Oh vraiment? Félicitations, j'irai voir..."

Puis l'on se conte jusqu'aux plus sobres déboires,

Tant de déraison,

Nous rend dérisoires,

Chacun entame une oraison,

A sa propre gloire,

"-Ma fille entre en prépa"

"-Je fais du diabéte"

(Ah bon on ne croirait pas)

(Elle qui est si bête)

"-La dernière est une vraie peste"

"-J'ai le sommeil lourd, je fais toujours la sieste"

(Les méfaits de l'inceste)

(Il faudrait songer à lâcher du lest)

"-Le gâteau est délicieux"

(J'ai craché dedans)

"-Oh! Petit bout de chou tout malicieux!"

(T'es moche comme tout avec tes deux dents)

"-Un peu de tarte?

C'est mamie qui la faite!"

(Sans façon, j'ai déjà assez de tartre

Pour m'en taper une assiette).

Dieu que l'on s'emmerde,

En de pareils repas,

Où tout ou presque a l'odeur du trépas,

Et le goût de la merde!

 

(2010)

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 12:09

Il n'y a pas plus manuel,

Que le métier d'intellectuel,

Tous ceux qui d'ordinaire vont au charbon,

Voient leurs efforts partir pour de bon,

 

Enfumés dans la grise brume,

Du temps ouvrier revêtant son bleu,

Tâché de souvenirs et d'amertume,

Que les jours pluvieux cuisent au bleu,

 

Avant de les servir à l'assiette,

De nôtre âme tuméfiée,

Par les piques de ces pique-assiettes,

Dont j'ai appris à me méfier;

 

Quant à lui, le poète en blouse,

Son oeuvre battue se débat sans cesse,

Il a les mains pleines de bleus et le blues,

Sous les coups répétés de la presse,

 

Son nom, son visage, son image,

Sont traînés dans la boue gluante,

Et le fruit de son travail, son ouvrage,

Est roué de coups, on l'ensanglante,

 

A coups de critiques cinglantes,

Qui font déborder la vase de votre coeur,

Et à chaque jour répété vous hantent:

Elle me fait gerber la gageure de ces jaseurs...

 

(2010)

 

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 12:04

Ils ne manquent pas de toupet,

Ceux qui osent me parler de paix;

C'est un pauvre mythe railleur,

Un rêve impossible, venu d'ailleurs,

 

Et comme l'herbe ou l'appétit,

Les militaires et les mitrailleurs,

S'amusent comme des abrutis,

A en couper toute la saveur.

 

Plutôt difficile il est vrai,

De tenir tout un JT,

Sans jamais éprouver,

Le besoin de dégurgiter,

 

Le Monde va bien,

Il n'a pas changé,

Ce pauvre vaurien,

Miséreux qui se complaît.

 

La Paix est l'un de ces mets,

L'un de ces si rares caviars,

Qui pour être savamment savourés,

Doivent être servis sur corbillard,

 

Accompagnée de belles salades,

N'importe qui pourrait l'avaler,

Mais au risque de finir malade;

Point de panacée, mais du pis aller.

 

On ne nous vend pas du rêve,

Mais de la frustration:

Il n'y aura jamais de trêve,

A notre amère prédation.

 

Puisqu'un monde en paix,

Serait un monde en gréve,

Que nous sommes trop occupés,

A nourrir la famine de nos rêves,

 

La Poésie se fait le syndicat,

D'une humanité exploitée,

Le défenseur délicat,

D'un prolétariat aliéné;

 

De par sa loyauté,

Lui aussi a le droit,

De prétendre à la royauté,

D'avoir un peu de la part du roi,

 

Oh la sombre bêtise,

De cette dynastie d'êtres abscons,

Aux poches pleines de royalties,

Maîtres du monde, pauvres rois des cons!

 

(2010)

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 00:54

Mais combien sont-ils au fond?

Combien sont-ils qui dorment seuls,

Tapis dans l'ombre, les tréfonds,

Des tiroirs leur servant de linceul?

 

Combien sont-ils ces cadavres

Qui demeurent sans espoir,

Dans la nuit, le néant et le noir,

Combien sont-ils ces cadavres,

 

Qui par pudeur n'osent se mouvoir?

Combien sont-ils qui refusent

De briller, d'exister, d'émouvoir?

Combien sont-ils qui fusent,

 

Sous la plume stérile, chaque soir,

Et qui abusent la charmante Muse,

Nymphomane aux sublimes désespoirs,

 

Qu'elle étale en une longue série diffuse,

De vers rimés -- tristes, acerbes et noirs:

Amers relents de la pensée confuse?

 

(2010)

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 14:47

Chaque jour le poète-éboueur,

Fouille à main nue les esprits,

En dépit de leur infecte odeur,

Relent aux accents de sacristie,

 

Cet étrange clochard céleste

Ecume les immondes cervelles,

Comme autant de poubelles,

Qui débordent et empestent,

 

Il plonge tout entier, cet être pur,

Parmi les immondices, les ordures,

Et parfois, au milieu des pêchés,

Il trouve encore quelque déchet,

 

Qui soit digne d'être ramassé,

Quelque relique du temps passé,

Qui est digne d'être amassé,

Et dont personne ne peut se passer,

 

Il se noie dans la puanteur

Le divin alchimiste!

Plus rien ne lui fait peur,

Il est bien trop triste.

 

Il se parfume lourdement d'Humanité,

De sueur, d'excréments et de pus,

Jusqu'à ce que, corrompus à l'unanimité,

Ses sens usés se déclarent repus,

 

Perdu dans la grise masse,

Au visage pâle et flasque,

Il étouffe sous son masque,

Déguisé, grisé, faisant la grimace,

 

Il rampe hébèté à travers la masse,

Sur son passage, comme celles de catins,

S'écartent les jambes de ces pantins:

Ils s'imaginent contourner là quelque limace.

 

Il baigne dans l'onduleuse foule,

Comme l'huile danse sur l'eau;

Tâche d'or flottant par dessus la houle,

La Poésie est un somptueux îlot,

 

Là bas, ailleurs il fait bon vivre!

L'existence comme du petit lait,

S'y boit sans rendre ivre,

S'y boit sans rendre laid...

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